Psychologue Vs Neuropsychologue
Vous êtes nombreux à vous interroger sur ce qui différencie un psychologue d’un neuropsychologue alors je me suis dit que j’allais tenter de vous éclairer à ce sujet. On pourra également aborder par le biais de cet article la différence entre psychologue et psychothérapeute. Parce que finalement tout ça n’est pas très clair et vous vous retrouvez parfois chez la « mauvaise » personne ou plutôt pas chez celle qui serait la plus à même de répondre à vos questions. Sachant que, pour compliquer la chose, on peut être tout ça à la fois (ce qui est mon cas) !! J’ai effectivement le statut de neuropsychologue ou plutôt de psychologue clinicien spécialisé en neuropsychologie mais j’ai également obtenu par la suite mon titre de psychothérapeute, à l’issue de mes 3 années post Master de DIU en Thérapie Comportementale et Cognitive.
Du coup, c’est quoi la neuropsychologie ?
C’est une discipline qui se situe entre la neurologie (discipline médicale) et la psychologie clinique. Elle englobe donc une dimension scientifique dans la mesure où elle étudie le lien entre le cerveau et le comportement humain et une dimension clinique au sens où elle vient en aide aux personnes présentant des troubles neurologiques. C’est une discipline qui s’appuie principalement sur les données des neurosciences et de la psychologie.
Et le neuropsychologue ?
Le neuropsychologue étudie donc le fonctionnement du cerveau et son retentissement sur le comportement humain. Il travaille sur le comportement et les phénomènes psychiques, cognitifs et émotionnels en relation avec l’anatomophysiologie du cerveau qui les sous-tend. En fait, il effectue l’analyse des perturbations du comportement relevant de l’altération de l’activité cérébrale dîte normale. Il évalue par exemple après une lésion cérébrale (classiquement après un AVC ou un Traumatisme Crânien) les processus cognitifs qui sont impactés par la lésion et ceux qui sont préservés. Cela permet de savoir quels rééducations et aménagements mettre en place en même temps que la magie de la plasticité cérébrale opère.
Du coup, on demande au neuropsychologue de posséder quelques connaissances dans plusieurs domaines et notamment en psychologie (c’est un peu la base de son cursus) mais également en neuroanatomie (c’est mieux quand on veut parler du cerveau), en psychopathologie (pour faire des ébauches diagnostiques) et évidemment en psychométrie (les fameux tests neuropsychologiques).
À l’aide de ces tests donc, il va évaluer les changements qui apparaissent quand un problème médical impacte le fonctionnement du cerveau (par exemple une épilepsie, une sclérose en plaque ou un trouble neurodéveloppemental). Ces tests vont permettre d’appréhender le fonctionnement d’une personne sur le plan cognitif et comportemental essentiellement. Pour son fonctionnement clinique, il faut aussi une petite expertise en clinique.
Pour obtenir le titre de neuropsychologue, il faut effectuer un Master 2 spécialisé en Neuropsychologie mais également un stage qui permettra au psychologue en formation d’observer, puis de pratiquer avant d’obtenir son diplôme.
Durant cette année de Master, les connaissances acquises sont spécifiques : j’ai par exemple dû étudier les techniques d’imagerie cérébrale, les troubles neurogénétiques, la neuroanatomie, les processus cognitifs, les pathologies neurologiques…. (cette liste est bien entendu non exhaustive).
Le neuropsychologue est, en fin de compte, considéré comme l’expert des tests car il en fait passer toute la journée. Il les maîtrise et sait les analyser.
Et le psychologue dans tout ça ?
Le psychologue de son côté est un spécialiste du comportement, des émotions et de la santé mentale. Sa formation lui permet de trouver les meilleurs moyens d’aider le patient à résoudre ses difficultés psychologiques. Pendant son parcours, il va s’orienter plus précisément vers des techniques associées à des courants de la psychologie (de type analytique, cognitiviste, comportementaliste, systémique…). Son manuel de référence (en tout cas dans l’Université où j’ai étudié) est le DSM : Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux dans sa dernière version (la 5), qui recense donc tous les troubles mentaux, à la lueur des dernières données scientifiques. Pendant sa formation, il acquiert donc des outils, des techniques, pour venir en aide à une personne qui souffre. Bien qu’il soit initié à la pratique de certains tests, et qu’il ait le droit de les faire passer, il ne présente pas le même niveau d’expertise que les étudiants qui en font leur spécialité. Certains sont très bons dans la prise en main des tests de base, je le vois chaque année dans les copies que je corrige, néanmoins, j’aime l’idée que quand j’ai mal à une dent, c’est mon dentiste que je vais voir et non mon médecin généraliste qui s’y connaît pourtant bien en la matière. C’est à ça que servent les spécialisations non ?
Et le psychothérapeute ?
Voici ce que l’on trouve sur le site de l’ARS (arrêté du 8 juin 2010) :
« L’inscription sur le registre des psychothérapeutes est subordonnée à la validation d’une formation en psychopathologie clinique.
L’accès à cette formation est réservé aux titulaires :
- d’un diplôme de niveau doctorat donnant le droit d’exercer la médecine en France,
- d’un diplôme de niveau master dont la spécialité ou la mention est la psychologie ou la psychanalyse.
Elle comprend :
- une formation théorique en psychopathologie clinique de 400 heures minimum,
- un stage pratique d’une durée minimale de 5 mois dans des services agréés. »
N’est donc pas psychothérapeute qui veut et malheureusement, certains s’autoproclament…
Pour en avoir le cœur net, vous pouvez vous assurer que votre praticien dispose d’un numéro Adeli, qui garantit son identification comme professionnel de santé.
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